Les différents modèles de gants de protection

Les gants sont la meilleure protection que l'on peut offrir à ses mains lorsque l'on travaille dans un milieu à risque. Il existe 5 risques majeurs : le risque mécanique, le risque chimique, le risque thermique, le risque électrique et le risque hygiénique. Pour ces 5 grands risques et pour le cas où votre travail ne comporte pas de risque majeur, il existe des gants de protection différents que nous vous présentons ci-dessous.

SOMMAIRE

1. Les modèles de gants de protection
   • Travail sans risque majeur : les gants de manutention
   • Risques mécaniques : les gants anti-coupure
   • Risques chimiques : les gants de protection chimique
   • Risques thermiques : les gants de protection thermique
   • Risques électriques : les gants isolants
   • Risques hygiéniques : les gants jetables en nitrile, vinyle ou latex
2. Comment choisir la bonne taille de gants ?
3. Les normes de gants de protection
   • La norme de base EN 420
   • La norme EN 381-7 pour les gants anti-coupures
   • La norme EN 388 pour la résistance mécanique
   • La norme EN 407 contre la chaleur et le feu
   • La norme EN 511 contre le froid
   • La norme EN 374 contre le risque chimique
   • La norme EN 1149 contre les charges électrostatiques

1/ Les modèles de gants de protection

· Travail sans risque majeur : les gants de manutention

Si votre activité ne comporte pas de risque majeur mais demande beaucoup d'efforts, il est recommandé de porter des gants de manutention même si ce n'est pas obligatoire. Cela vous permet de protéger vos mains face à un faible risque de coupure, de déchirure ou de perforation. Il est à utiliser pour les travaux de maintenance, les travaux d'assemblage dans le secteur des transports notamment. Et il respecte la norme EN 420, la norme de base pour tous les gants de sécurité.

· Risques mécaniques : les gants anti-coupure

Si votre travail comporte de nombreux risques de coupures dus à l'utilisation d'outils tranchants comme une tronçonneuse ou une scie, il est obligatoire de porter des gants anti-coupure afin de protéger vos mains des coupures, des déchirures, des perforations, des abrasions, des piqûres ou bien de la section d'un doigt... Les secteurs les plus à risques sont : la métallurgie, l'industrie automobile, la verrerie, le jardinage, l'élagage. Ces gants doivent respecter la norme EN 388.

· Risques chimiques : les gants de protection chimique

Si vous travaillez dans un laboratoire ou dans une industrie chimique, il est primordial de protéger vos mains des projections chimiques qui peuvent entraîner des brûlures, des dermatoses ou des irritations. Ces gants possèdent souvent des poignets allongés permettant de protéger l'avant-bras en plus de la main. Ils seront très utiles aux industries pharmaceutiques, aux industries pétrochimiques, aux fabricants de savon, aux fabricants de peinture et aux laboratoires. Ces gants doivent respecter la norme EN 374.

Il faut faire attention à la matière des gants car aucune matière n'est résistante à tous les produits chimiques. Il faut donc choisir ses gants avec précaution. Voici un tableau récapitulatif des matières des gants (en colonne) avec leur capacité de protection selon le produit chimique (en ligne) :

 

· Risques thermiques : les gants de protection thermique

Si dans votre travail, vous êtes susceptible de rencontrer des températures extrêmes que ce soit pour la chaleur ou pour le froid, ou bien d'être en contact avec du feu ou du métal en fusion, vous devez absolument protéger vos mains. Pour cela, il vous faut des gants de protection thermique capables de résister à de très fortes températures mais aussi à du feu et du métal en fusion. Ils possèdent souvent de longues manches afin de protéger également les avant-bras. Ces gants sont particulièrement utiles pour la manipulation de produits surgelés dans des entrepôts frigorifiques, les boulangers, les travaux de soudure (voir aussi les gants de soudeur) et les travaux de démoulage. Ils doivent respecter la norme EN 407 face à la chaleur et au feu et la norme EN 511 face au froid.

· Risques électriques : les gants isolants

Pour protéger ses mains d'une décharge électrique voire d'une électrocution, il est impératif de porter des gants isolants en latex naturel. Cependant, ces gants ne protègent pas des risques mécaniques. Il est donc fortement recommandé de porter des gants de manutention en-dessous de ces gants isolants. Ils sont utiles aux secteurs suivants : réseau et distribution de l'électricité, maintenance des industries, chemins de fer...

· Risques hygiéniques : les gants jetables en nitrile, vinyle ou latex

Pour les secteurs agroalimentaire et médical, l'hygiène est primordiale. C'est pourquoi, il est nécessaire de porter des gants de protection jetables afin de limiter la propagation des microbes au maximum. Ces gants sont à usage unique, il faut donc les jeter dès que son utilisation est terminée. Porter des gants à usage unique permet de lutter contre les microbes mais cela ne vaut pas un bon lavage des mains avant chaque intervention médicale ou avant de cuisiner.

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2/ Comment choisir la bonne taille de gants ?

Il est très important de choisir la bonne taille pour ses gants de sécurité afin d'avoir une bonne prise et une bonne dextérité lors de son travail. Mais comment faire ?

C'est simple : il faut mesurer une de vos paumes de main en l'entourant avec un mètre ruban et en la pliant (quand la main est pliée, la paume est plus large). Ensuite, il faut noter le tour de votre paume et vous reporter au tableau suivant :

3/ Les normes de gants de protection

· La norme de base EN 420

La norme EN 420 est la norme de base que tout gant de protection doit respecter pour pouvoir être commercialisé. Elle comprend différentes exigences générales dont :

• une bonne ergonomie : le gant doit être souple pour pouvoir manipuler tout type d'outils ;
• une composition des gants transparente : si un matériau constitutif du gant est allergène, il doit être indiqué sur l'emballage ;
• une innocuité avérée : le gant doit posséder un pH neutre pour être sans risque pour l'utilisateur ;
• une très grande résistance à l'eau ;
• un marquage du produit obligatoire, norme CE ;
• la catégorie de protection du gant : 1,2 ou 3 ;
• un respect des tailles européennes.

La catégorie de protection du gant correspond à la capacité qu'a le gant à protéger la main d'un risque plus ou moins fort. Il existe 3 catégories :

• la catégorie 1 contient les gants de protection simples conçus pour des risques minimes, les tests sont réalisés par le fabriquant, on y retrouve les gants pour faire la vaisselle ou encore les gants de jardinage ;
• la catégorie 2 comporte les gants de protection conçus pour des risques plus élevés, ils ne sont pas mortels mais sont tout de même dangereux, on y trouve les gants de protection thermique (contre la chaleur ou le froid) mais aussi les gants contre le risque mécanique ;
• la catégorie 3 regroupe les gants de protection conçus pour des risques très graves qui peuvent être mortels (manipulation de produits radioactifs, chimiques, acides, etc.), les gants sont certifiés par un organisme indépendant agréé par la commission européenne.

· La norme EN 381-7 pour les gants anti-coupures

Les gants de protection anti-coupures sont composés d’une paume antivibratoire et de renforts anti-coupures présents sur le dessus du gant pour une protection maximale de la main et des doigts. Généralement, ces protections sont uniquement présents sur le gant gauche car c'est cette main qui est la plus souvent sollicitée lors de l'utilisation d'une tronçonneuse : la main gauche tient la poignée de la machine, c'est donc elle qui est la plus susceptible d'entrer en contact avec la chaîne et donc de recevoir des coupures. Afin d'assurer une plus grande agilité et une meilleure capacité à doser l'accélérateur, le gant de la main droite ne possède pas de protections aussi poussée. Cependant, il existe des modèles de gants anti-coupures qui possèdent les renforts anti-coupures et la paume antivibratoire sur chaque gant.

· La norme EN 388 pour la résistance mécanique

La norme EN 388 est obligatoire pour les gants de protection anti-coupure parce que cela montre leur niveau de performance quant à leur résistance face à l'abrasion, la coupure, la déchirure et la perforation. Les niveaux vont de 0 à 5 pour le test concernant la coupure du gant et de 0 à 4 pour les autres tests, 0 étant le niveau le plus faible et 4/5 le niveau le plus élevé. Pour connaître le niveau de protection de vos gants, il faut lire le code placé en-dessous du pictogramme. Par exemple : 3521.

· La norme EN 407 contre la chaleur et le feu

La norme EN 407 est obligatoire pour les gants de protection thermique. En dessous du pictogramme représentant un feu se placent 6 chiffres correspondant à 6 niveaux de performances (de 0 à 4) correspondants à des tests de sécurité précis :

• résistance à l'inflammabilité : compte le nombre de secondes que met le gant pour s'éteindre après suppression de la source d'ignition, plus le chiffre est élevé, plus la flamme s'éteint rapidement ;
• résistance à la chaleur de contact : mesure la température que l'utilisateur peut supporter sans douleur après 15 secondes de contact avec l'objet en feu, 0 pour une température inférieure à 100°C et 4 pour une température de 500°C ;
• résistance à la chaleur de convection : mesure le temps que prend le transfert de chaleur d'une flamme par le gant et donc pas conséquent le temps où il empêche la flamme de brûler la main de l'utilisateur qui est en contact avec la source de chaleur, une note de 4 équivaut à 18 secondes de retenue ;
• résistance à la chaleur rayonnante (ou radiante) : mesure le temps que prend le transfert de chaleur lorsque la main est à proximité d'une source de chaleur sans être en contact avec elle, la note de 4 équivaut à 150 secondes de retenue ;
• résistance face à de petites projections de métal en fusion : compte le nombre de petites gouttes de métal en fusion nécessaires pour augmenter la température du gant de protection, la note va de 0 à 4 pour une plage de gouttes allant de moins de 5 à plus de 35 gouttes ;
• résistance face à d'importantes projections de métal en fusion : compte la masse nécessaire de métal en fusion pour brûler superficiellement la main placé dans le gant, la note 0 indique que seulement 30 g de métal en fusion sont nécessaire à la brûlure tandis que la note 4 indique qu'il faut plus de 200 g de métal en fusion.

· La norme EN 511 contre le froid

La norme EN 511 est obligatoire pour les gants de protection thermique qui seront en contact avec des éléments froids (comme des produits surgelés par exemple). Ces gants se doivent d'être résistant au froid de convection mais aussi au froid de contact jusqu'à -50°C au minimum. Le niveau de résistance se note de 0 à 4. Un autre élément doit être pris en compte : la perméabilité à l'eau qui se note de 0 à 1, 0 signifiant que l'eau pénètre le gant au bout de 30 minutes et 1 que le gant est imperméable à l'eau.

· La norme EN 374 contre le risque chimique

La norme EN 374 se décline en plusieurs parties, la première EN 374-1 servant à définir la terminologie et les performances requises par les gants de protection chimiques. La norme EN 374-2 entre dans le concret en déterminant le niveau de performance nécessaires aux gants de protection face à la pénétration d'un produit chimique et/ou d'un micro-organisme. Cette pénétration peut se faire à travers des matériaux poreux, les coutures du gant ou encore à travers les micro-perforations présentes sur le gant. Le test de perméabilité effectué doit montrer que le gant ne fuit pas au contact de l'air ou de l'eau.

Il existe trois niveaux de performance :

• niveau 1 avec un niveau de qualité acceptable inférieur à 4,00 et un niveau de contrôle S4,
• niveau 2 avec un niveau de qualité acceptable inférieur à 1,5 et un niveau de contrôle G1,
• niveau 3 avec un niveau de qualité acceptable inférieur à 0,65 et un niveau de contrôle G1.

Le pictogramme "Micro-organisme" doit être utilisé lorsque des gants de protection ont obtenu le niveau 2 au minimum au test de pénétration.

La norme EN 374-3 précise le niveau de performance à la perméation du gant de protection face aux produits chimiques en cas de contact continu. Ce niveau de performance à la perméation est exprimé en "temps de passage", c'est-à-dire le temps que prend le produit chimique pour passer au travers du gant. Cela montre l'étendue de l'étanchéité du gant de protection. Il existe six niveau de performance appelés "classes de protection" :

 

• classe 1 : le temps de passage n'excède pas 10 minutes
• classe 2 : le temps de passage est inférieur à 30 minutes
• classe 3 : le temps de passage est inférieur à 60 minutes
• classe 4 : le temps de passage est inférieur à 120 minutes
• classe 5 : le temps de passage est inférieur à 240 minutes
• classe 6 : le temps de passage n'excède pas 480 minutes

Le pictogramme doit être accompagné de trois chiffres précisant que les gants ont résisté au moins 30 minutes face à trois produits chimiques différents (faisant partie d'une liste prédéfinie de 12 produits chimiques).

 

Le pictogramme "Peu résistant aux produits chimiques" (ci-dessus) doit être utilisé pour les gants respectant la norme EN 374-2 mais pas la norme EN 374-3 avec les 30 minutes réglementaires.

· Norme EN 1149 contre les charges électrostatiques

Les gants peuvent aussi porter la norme EN 1149 qui régit les exigences relatives aux vêtements de protection face à une charge électrostatique. Ainsi, si un gant (ou tout autre vêtement) de protection porte cette norme, il garantit la protection de l'utilisateur face aux charges électristatiques qui peuvent engendrer des incendies ou des explosions via la création d'étincelles. Cependant, ces vêtements de protection ne garantissent pas une protection efficace de l'utilisateur dans un environnement riche en oxygène.